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Maîtriser les Impacts Fiscaux d’une Déclaration EORI Imprécise

Le numéro EORI (Economic Operators Registration and Identification) constitue aujourd’hui la clé d’entrée incontournable dans les procédures douanières européennes et nationales. Issu du règlement (UE) n° 952/2013, il permet d’identifier chaque opérateur économique (importateur ou exportateur) au sein de l’Union et de sécuriser les échanges transfrontaliers. Une déclaration EORI erronée entraine non seulement des lenteurs administratives, mais expose aussi l’entreprise à des redressements fiscaux, des pénalités et des risques pénaux pouvant impacter durablement sa trésorerie et sa réputation. Cet article, rédigé à destination des professionnels, analyse en détail les conséquences fiscales liées à une mauvaise déclaration EORI et propose des leviers concrets pour les anticiper et les éviter.

Contexte et Définition du Numéro EORI

Rappel synthétique du rôle du numéro EORI

Le numéro EORI est constitué du code pays attribué par l’État membre concerné, suivi d’un identifiant national (souvent le SIREN pour la France). Il intervient dès la première formalité douanière, garantissant la traçabilité des flux et la conformité à la réglementation communautaire. Sans un numéro EORI valide, toute procédure d’importation, d’exportation ou de transit est immédiatement bloquée, ce qui génère des retards et parfois des frais de stockage et de gardiennage facturés par l’entrepôt ou le transporteur.

Importance de la déclaration correcte dans la chaîne douanière et fiscale

Une saisie incorrecte du numéro EORI provoque systématiquement une discordance entre les données douanières et fiscales, compromettant la bonne application des droits de douane et de la TVA à l’importation. Dès lors, l’administration constate un risque de sous-déclaration ou de non-paiement des prélèvements, justifiant l’ouverture d’un contrôle ou d’une procédure de redressement. À terme, ce manque de vigilance affaiblit la crédibilité de l’opérateur économique et peut entraîner des réclamations financières substantielles en plus des pénalités et intérêts de retard.

Objectifs de l’article : dévoiler les risques fiscaux et proposer des pistes

Cet article vise à présenter de manière exhaustive les conséquences d’une mauvaise déclaration EORI sous l’angle fiscal, en s’appuyant sur les textes légaux, les retours d’expérience et les directives de la DGDDI. L’objectif est double : sensibiliser les opérationnels aux enjeux critiques liés à l’EORI et offrir des solutions pratiques pour sécuriser le processus de déclaration, réduire les risques de non-conformité et maîtriser l’impact financier potentiel d’éventuels redressements.

Public Visé et Méthodologie

Importateurs, exportateurs, services comptables et conseillers juridiques

Notre propos s’adresse avant tout aux directions des opérations internationales, aux services comptables en charge de la déclaration de TVA intracommunautaire, aux responsables import-export et aux conseillers juridiques spécialisés en droit douanier. Ces acteurs sont directement confrontés aux contraintes liées à l’EORI dans la gestion quotidienne des formalités douanières et fiscales, et portent la responsabilité de la conformité documentaire et déclarative de l’entreprise.

Sources : Code des douanes de l’UE, circulaires DGDDI et retours d’expérience

Notre analyse se fonde sur le règlement (UE) n° 952/2013 (Code des douanes), l’article 5 relatif à l’enregistrement des opérateurs, les décrets d’application français, ainsi que sur les différentes circulaires de la DGDDI. Les retours d’expérience d’entreprises ayant subi des redressements ou engagé des procédures contentieuses complètent ces références pour proposer des illustrations concrètes et des bonnes pratiques éprouvées.

Dispositions Douanières Européennes et Nationales

Article 5 du règlement (UE) n° 952/2013 (Code des douanes)

L’article 5 du Code des douanes de l’UE impose à tout opérateur économique de se faire enregistrer et d’obtenir un numéro EORI avant toute déclaration d’importation, d’exportation ou de transit. Cette obligation vise à renforcer la sécurité des frontières et à simplifier la coopération entre administrations douanières. En cas de déclaration sans EORI valide, la procédure est immédiatement suspendue, ce qui peut retarder l’acheminement des marchandises et générer des coûts additionnels pour l’entreprise.

Décrets français d’application et obligations de dépôt

En France, plusieurs décrets viennent préciser les modalités d’attribution et de gestion du numéro EORI, notamment les décrets d’application du Code des douanes. Ils détaillent les pièces justificatives à fournir (extrait Kbis, justificatif d’activité, identification fiscale) et les règles de mise à jour en cas de changement de dénomination sociale, de siège ou de forme juridique. Le non-respect de ces obligations expose l’opérateur à des refus d’enregistrement et à des pénalités administratives.

Liens entre EORI et TVA à l’Importation

Principes de mise à la consommation et assiette TVA

Lorsqu’une marchandise est mise à la consommation sur le territoire français, la TVA à l’importation est calculée sur la valeur en douane, augmentée des droits de douane et de certains frais annexes. Le numéro EORI sert à relier la déclaration en douane au dossier TVA géré par la DGFiP. Une erreur d’EORI peut conduire à une absence d’enregistrement correct, rendant impossible la récupération automatique de la TVA déductible et exposant l’entreprise à un risque de paiement excessif.

Déclaration de TVA intracommunautaire et rôle du n° EORI

Pour les opérations intracommunautaires, le numéro EORI (identique au numéro de TVA intracommunautaire) permet de justifier la non-application de la TVA à l’expédition ou à l’acquisition. Une discordance entre les deux identifiants peut déclencher des contrôles spécifiques, avec demande de paiement rétroactif de la TVA, pénalités et intérêts. Les services fiscaux veillent à la cohérence des informations via des échanges automatisés avec les douanes.

Responsabilités et Contrôles

Attribution de compétences : douanes, DGFiP

La DGDDI (Direction générale des douanes et droits indirects) est chargée de délivrer et de maintenir le numéro EORI, de contrôler les déclarations et de recouvrer les droits de douane. La DGFiP gère la TVA et les procédures de redressement fiscal en cas d’erreurs constatées. Les deux administrations coopèrent via des échanges de données pour identifier rapidement les anomalies et engager les poursuites adaptées lorsque nécessaire.

Moyens de contrôle : téléprocédures, API douanière

Les téléprocédures suivantes – DELTA, DELTA web et l’API douanière – permettent aux entreprises de déposer et de vérifier automatiquement leurs déclarations. L’API peut interroger en temps réel la validité d’un numéro EORI, d’un code tarifaire ou d’une licence d’import-export. L’absence de croisement systématique ou la méconnaissance de ces outils constituent un facteur de risque accru d’erreur et disqualifient l’opérateur lors d’un audit.

Étapes de la Déclaration et Points de Vigilance

Complément d’identifiants (SIREN/SIRET…) dans la demande EORI

La première étape consiste à déclarer un identifiant national tel que le SIREN ou le SIRET lors de la demande EORI. Toute inversion, omission d’un chiffre ou absence de clé de contrôle conduit au rejet automatique de la demande. Les entreprises doivent donc s’assurer de la cohérence entre leur extrait Kbis, leur immatriculation et les informations transmises sur le portail EORI de la DGDDI.

Vérification de l’exactitude du code pays FR

Le préfixe FR est obligatoire pour les opérateurs basés en France. Une saisie erronée, par exemple FE ou FI, empêche la liaison avec les bases nationales et bloque la procédure douanière. Il est recommandé de mettre en place une check-list interne vérifiant la bonne formation du code pays et de recourir à un contrôle automatisé via API avant toute validation définitive de la déclaration.

Outils de Vérification et d’Intégration

API douanière et logiciels de gestion logistique

De nombreux ERP et WMS intègrent aujourd’hui des connecteurs à l’API douanière, permettant d’automatiser la vérification des EORI, des codes tarifaires et des licences. Ces solutions limitent les saisies manuelles et réduisent drastiquement les risques d’erreur. En choisissant un prestataire certifié, l’entreprise bénéficie d’une mise à jour en temps réel des référentiels douaniers et optimise ses délais de dédouanement.

Tableur de suivi interne et alertes automatiques

Pour les structures qui ne disposent pas d’ERP, un tableur bien configuré peut suffire à suivre les numéros EORI, leurs dates de création ou de modification et les échéances de mise à jour. L’ajout d’alertes automatisées (via macros ou scripts) garantit la relance systématique avant expiration ou changement de structure juridique, évitant ainsi les oublis et les déclarations caduques.

Obligations de Mise à Jour

Modification de la structure juridique ou transfert de siège

Une fusion, un changement de forme juridique ou un transfert de siège social modifient obligatoirement l’identification EORI. L’opérateur dispose d’un délai limité pour informer la DGDDI et actualiser son numéro, faute de quoi les déclarations sont rejetées et le flux bloqué. Cette contrainte impose une veille constante des événements juridiques et une réactivité forte du service douane.

Procédure de modification du numéro EORI

La demande de modification s’effectue en ligne via le portail EORI, où l’on soumet les nouveaux documents (statuts, nouveau Kbis). Le délai de traitement varie généralement de 3 à 10 jours ouvrés selon la période et la complexité du dossier. Pendant ce temps, l’ancien numéro reste actif, mais tout retard ou information incomplète peut générer des refoulements et des pénalités à chaque déclaration transitoire.

Typologie des Erreurs et de Leurs Causes

Code pays erroné (ex. FE au lieu de FR)

La confusion due à des proximités alphabetiques ou à de simples fautes de frappe demeure la source la plus fréquente de blocage douanier. Un code pays incorrect empêche l’alignement entre les fichiers nationaux et communautaires, rendant la déclaration invalide. Les opérateurs doivent systématiquement valider ce préfixe avant chaque dépôt de déclaration, idéalement grâce à un dispositif automatisé.

SIREN mal recopié, confusion avec un ancien numéro

Lorsque l’entreprise a récemment changé de SIREN suite à une restructuration, il arrive que l’ancien et le nouveau identifiant se croisent dans les systèmes internes. Cette confusion aboutit à deux numéros EORI distincts, brouillant le lien entre les déclarations successives. La mise en place d’un référentiel unique qui recoupe SIREN, SIRET et EORI est essentielle pour garantir la cohérence des informations.

Omission ou Retard de Déclaration

Retard à l’enregistrement initial

Le dépôt tardif de la demande EORI occasionne des retards de dédouanement et des blocages à la frontière. Pendant le traitement, les marchandises peuvent être placées en entrepôt sous douane, générant des frais de stockage considérables. Ces surcoûts, parfois imprévisibles, impactent directement la trésorerie et peuvent se révéler supérieurs aux droits eux-mêmes lorsque les quantités sont élevées.

Absence de déclaration de modification

En cas de changement dans la structure ou le statut fiscal de l’entreprise, l’échec à déclarer la modification fait perdre la validité du numéro EORI. Chaque déclaration erronée est susceptible de déclencher un contrôle et d’entraîner un redressement pour non-conformité. Un système de relance interne et des sensibilisations régulières auprès des services concernés permettent de limiter ce risque.

Doublons et Incohérences Internes

Deux EORI pour le même opérateur

L’existence de deux numéros EORI pour la même entreprise complique la gestion comptable et fiscale, notamment lorsqu’il s’agit de consolider les déclarations de TVA intracommunautaire. Le risque est d’être submergé de notifications distinctes et de perdre la visibilité sur l’historique douanier. Un audit périodique des référentiels internes permet d’identifier et de fusionner ces doublons avant qu’ils ne génèrent des anomalies irréversibles.

Incohérence entre EORI et autres référentiels (SIRET, VAT)

Lorsque le numéro EORI ne correspond pas aux informations du dossier TVA ou du registre SIRET, la DGFiP peut rejeter la récupération de la TVA ou exiger un complément d’imposition. Ces incohérences alimentent les procédures de contrôle et prolongent la durée des audits. La mise en place d’un référentiel unique, synchronisé quotidiennement avec les bases officielles, est un gage de conformité durable.

Facteurs Aggravants

Mauvaise formation du personnel

L’absence ou l’insuffisance de formation aux procédures douanières expose l’entreprise à des saisies erronées et à des délais de traitement rallongés. Les erreurs répétées sont considérées par l’administration comme un comportement négligent, entraînant des pénalités plus lourdes. Des modules de formation spécifiques et un référent douane interne sont des prérequis pour garantir une prise en charge rigoureuse des déclarations.

Intégration défectueuse dans le système d’information

Un ERP mal paramétré ou un flux EDI incomplet fausse la remontée des informations EORI vers les transporteurs et les prestataires logistiques. Cette défaillance technique génère des anomalies en chaîne, forçant chaque acteur à multiplier les vérifications manuelles. L’audit régulier du paramétrage SI et la recette approfondie des interfaces évitent ces écueils et fluidifient le processus de dédouanement.

Redressement Fiscal et Recalcul des Droits

Droits de douane non acquittés ou sous-évalués

Lorsqu’une déclaration EORI erronée dissimule la véritable origine ou nature des marchandises, l’administration peut requalifier la valeur en douane et réclamer le paiement des droits non acquittés. Le redressement repose sur des méthodes de reconstitution basées sur des factures, des contrats et des comparables de marché. L’enjeu financier est souvent multiplié par l’application de taux préférentiels invalidés par l’erreur d’identification.

Impact sur l’assiette de TVA à l’importation

Une sous-évaluation des droits de douane impacte également l’assiette de la TVA à l’importation. Si la valeur en douane est corrigée à la hausse, la base TVA augmente mécaniquement, générant un complément d’imposition. L’entreprise se trouve alors tenue de régulariser la TVA en surchargeant le compte de TVA déductible, ce qui peut peser lourdement sur sa trésorerie.

Méthodes de reconstitution de la base imposable

En cas de contestation, l’administration recourt à des méthodes indirectes pour reconstituer la valeur en douane : comparaison avec des flux similaires, utilisation de données de marché, ou encore audit des factures et contrats. Cette approche peut aboutir à un redressement dont le montant est nettement supérieur à la simple différence de droits initiale, s’accompagnant souvent de pénalités et d’intérêts de retard.

Majoration et Pénalités Financières

Taux de pénalité : 5 % à 40 % selon gravité

La DGFiP applique des majorations comprises entre 5 % et 40 % de la somme des droits et taxes éludés, en fonction de la gravité de l’erreur, du caractère intentionnel ou non, et de la coopération de l’opérateur. Une erreur systématique ou dissimulée peut justifier le taux maximal, tandis qu’un oubli isolé et sans conséquence majeure peut être sanctionné à 5 %. Ces pénalités viennent alourdir sensiblement la note finale.

Modalités de calcul et points de départ du délai

Le point de départ du délai de contestation ou de mise en recouvrement est généralement notifié par avis de mise en recouvrement ou par procès-verbal. Les pénalités sont calculées sur la base des droits éludés, assortis des intérêts de retard. La précision du libellé de la notification et la clarté de la motivation de l’administration sont déterminantes pour engager un recours ou négocier un taux minoré.

Intérêts de Retard

Taux légal en vigueur

Le taux légal des intérêts de retard appliqué en cas de paiement tardif des droits et taxes est fixé chaque année par arrêté ministériel. Pour l’exercice en cours, il s’élève à 0,20 % par mois de retard. Ces intérêts courent dès le lendemain de l’échéance et s’ajoutent aux pénalités, pouvant rapidement dépasser les montants initiaux dus si la régularisation est tardive.

Cumul possible avec pénalités et droits supplémentaires

En cas d’erreur avérée, l’administration cumule les intérêts de retard, les pénalités et le paiement des droits de douane ou de la TVA réévaluée. Cette superposition de charges peut représenter un risque financier majeur pour l’opérateur, surtout lorsqu’il s’agit de flux importants ou d’une activité à marge réduite. Une vigilance renforcée sur les délais et les procédures de réclamation atténue ce risque.

Blocage ou Confiscation des Marchandises

Conséquences sur la trésorerie et la chaîne logistique

Lorsqu’un litige douanier survient à l’importation, la DGDDI peut bloquer les marchandises à quai ou les confier à un entrepôt sous douane en attente de régularisation. Les frais de garde, de manutention et de formalités augmentent la facture globale et dégradent les délais de livraison. Ce blocage peut également interrompre la chaîne d’approvisionnement, engendrant des pénalités contractuelles avec les clients et des surcoûts logistiques importants.

Procédure de mainlevée et frais annexes

La mainlevée des biens se déclenche après paiement des sommes réclamées et dépôt d’une garantie ou d’une caution suffisante. Les frais annexes (dédouanement supplémentaire, stockage, honoraires du commissionnaire) peuvent représenter jusqu’à 15 % de la valeur des marchandises. L’absence de provision immédiate peut conduire à une procédure de vente aux enchères des biens, aggravant la perte financière et réputationnelle.

Risque Pénal et Encourts Spécifiques

Fausses déclarations, fraude douanière (articles L. 244-1 et suivants du Code des douanes)

Le fait de fournir sciemment des informations incorrectes ou de dissimuler des éléments matériels dans une déclaration douanière constitue une infraction pénale au titre de la fraude. Les articles L. 244-1 et suivants du Code des douanes prévoient des peines pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 375 000 € d’amende, sans compter la possibilité de confiscation des marchandises et des biens ayant servi à commettre l’infraction.

Peines encourues : amende, emprisonnement

Outre l’amende principale, l’administration peut prononcer une peine complémentaire d’interdiction d’exercer certaines fonctions ou d’exercer toute activité commerciale. Les difficultés financières résultantes, combinées à un risque de condamnation pénale, peuvent mettre en péril l’existence même de l’entreprise. La meilleure des défenses demeure la prévention et la conformité documentaire.

Impact sur la Compétitivité et la Réputation

Retards de livraison, rupture de contrats internationaux

Une mauvaise déclaration EORI peut retarder l’ensemble d’une chaîne logistique, entraînant des pénalités contractuelles, des ruptures d’approvisionnement et un effet domino sur les engagements clients. Dans un contexte de flux tendus, ces dysfonctionnements fragilisent la relation de confiance avec les partenaires internationaux et peuvent conduire à la perte de marchés stratégiques, au profit de concurrents plus fiables.

Perte de confiance des partenaires et assureurs

Les incidents répétés et les redressements fiscaux affectent la notation assurance-crédit de l’entreprise, ce qui alourdit les primes et limite l’accès aux couvertures financières. Les banques et les assureurs analysent de près l’historique douanier et fiscal avant d’accorder des lignes de garantie ou des facilités de paiement. Une réputation entachée se traduit donc par une hausse du coût du risque et une dégradation des conditions de financement.

Études de Cas Pratiques

PME française : erreur de code pays et redressement de 20 000 €

Une PME exportant des pièces détachées en Allemagne a saisi FE au lieu de FR dans son numéro EORI, entraînant un rejet de 80 % de ses déclarations durant un mois. Les douanes ont recalculé les droits d’importation et la TVA à l’importation de 50 000 € de marchandises, aboutissant à un redressement de 20 000 €. La PME a dû mobiliser sa trésorerie pour régulariser, plongeant son budget de trésorerie dans le rouge et retardant le paiement de ses fournisseurs pendant trois semaines.

Importateur agricole : omission de mise à jour après fusion

Suite à la fusion de deux coopératives, l’importateur n’a pas modifié son numéro EORI et a continué à déclarer les mêmes semences sous l’ancien identifiant. L’administration a interrompu les restitutions de TVA agricole et exigé le paiement immédiat de la TVA sur 300 000 € d’importations. Une demande de remise gracieuse a été négociée, aboutissant à une réduction de pénalités de 50 % grâce à l’argumentaire juridique fondé sur la bonne foi et la complexité du montage juridique.

Grand groupe : double déclaration et blocage de la plateforme logistique

Un grand groupe européen a accidentellement généré deux numéros EORI lors de la mise en place d’un ERP multinational. Pendant deux semaines, la plateforme logistique francilienne a subi des blocages et des relivraisons successives, avec un surcoût logistique estimé à 120 000 €. La solution technique est venue d’un audit interne couplé à un pilote blockchain entre filiales pour garantir l’unicité de l’identifiant EORI, supprimant définitivement les doublons.

Procédures de Régularisation et de Recours

Démarche amiable auprès de la DGDDI

Avant toute action contentieuse, il est recommandé de solliciter une résolution amiable auprès de la DGDDI, en constituant un dossier circonstancié comportant les factures, contrats et justificatifs d’erreur involontaire. Des modèles de courriers types existent pour formaliser la demande de remise de pénalités ou la requalification des droits. Le suivi rigoureux des échanges et des délais permet souvent d’obtenir un dégel rapide des marchandises et la modération des pénalités.

Recours administratif et contentieux

En cas d’échec de la voie amiable, l’opérateur dispose d’un recours hiérarchique auprès du directeur régional des douanes, puis d’un recours contentieux devant le tribunal administratif. Les délais de réclamation sont généralement de deux mois à compter de la notification de l’arrêté de redressement. La qualité de l’argumentaire, appuyé sur les textes et la jurisprudence, conditionne la réussite du recours et peut conduire à l’annulation totale ou partielle du redressement.

Demande de remise gracieuse

La demande de remise gracieuse auprès de la DGFiP peut réduire voire annuler les pénalités et intérêts de retard lorsque l’entreprise justifie d’une situation économique fragile ou d’une erreur de bonne foi. Le dossier doit comporter un état des lieux financier, un plan de trésorerie et des arguments juridiques solides. Les bonnes pratiques incluent une présentation claire, une chronologie factuelle et la démonstration d’actions correctives effectivement mises en place.

Bonnes Pratiques et Recommandations Préventives

Gouvernance et audit interne

La mise en place d’un référentiel unique regroupant SIREN, SIRET, EORI et numéro de TVA facilite la consolidation des données et évite les doublons. Un audit périodique, réalisé par un service interne ou un expert externe, permet d’identifier les écarts et de mettre à jour les informations avant qu’ils ne deviennent critiques. Des indicateurs clés (nombre d’erreurs détectées, délais de mise à jour) aident à mesurer l’efficacité du dispositif.

Automatisation et intégration SI

L’intégration directe de l’API douanière au système d’information offre une vérification en temps réel de la validité des identifiants EORI et des licences. Les flux électroniques sécurisés entre le service logistique, le service comptable et le commissionnaire garantissent l’exactitude des données. La suppression des saisies manuelles réduit les erreurs et accélère les délais de traitement des déclarations douanières.

Formation et sensibilisation du personnel

Des modules e-learning dédiés aux procédures EORI, couplés à des fiches réflexes et à des ateliers pratiques, renforcent la vigilance des collaborateurs. La désignation d’un référent douane interne assure le relais d’information entre les services. Des protocoles de transmission formalisés garantissent que toute modification juridique ou structurelle est immédiatement remontée aux responsables douaniers et fiscaux.

Partenariat avec un prestataire en douane

S’associer à un prestataire agréé apporte une veille réglementaire permanente, une gestion externalisée des contrôles et une prise en charge rapide des litiges. Dans le contrat, il convient d’intégrer des clauses de responsabilité précises, définissant les obligations de conseil et de réactivité du prestataire. Cette collaboration offre un filet de sécurité et une expertise pointue pour anticiper les évolutions réglementaires.

Enjeux à Venir et Feuille de Route pour une Conformité Durable

Les projets pilotes de traçabilité par blockchain promettent d’assurer une immutabilité des identifiants EORI et une transparence totale entre acteurs économiques et administrations. Parallèlement, l’UE travaille à l’harmonisation des formats EORI afin de simplifier l’interopérabilité et de réduire les divergences nationales. Enfin, l’intelligence artificielle s’impose comme un outil de détection précoce des anomalies, en scannant automatiquement les déclarations et en établissant un scoring de risque pour prioriser les contrôles. En combinant ces avancées technologiques à une gouvernance rigoureuse et à des processus intégrés, les entreprises pourront non seulement limiter fortement les erreurs, mais aussi transformer la conformité douanière en avantage concurrentiel durable.

Pour en savoir plus sur le numéro EORI