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Exportations et importations : maîtriser le numéro EORI pour votre PME

Dans un contexte où la mondialisation redessine en permanence les frontières économiques, les petites et moyennes entreprises françaises (PME) se tournent de plus en plus vers les échanges extra-UE pour diversifier leurs marchés et renforcer leur compétitivité. Face à cette mutation, comprendre et intégrer les procédures douanières devient un enjeu stratégique majeur. Au cœur de ces processus, le numéro EORI (Economic Operators Registration and Identification) joue un rôle déterminant pour toute entreprise souhaitant importer ou exporter au sein de l’Union européenne. Véritable passeport douanier, il offre à la fois sécurité juridique et fluidité opérationnelle.

Ce guide pratique, conçu pour répondre aux besoins spécifiques des PME, propose une méthode pas-à-pas pour l’obtention du numéro EORI, en tenant compte des contraintes de petites structures souvent moins dotées en ressources administratives. Nous détaillerons également les points de vigilance, les bonnes pratiques à adopter et les solutions aux difficultés les plus fréquentes. À travers des explications précises, des exemples concrets et des études de cas, chaque dirigeant ou responsable logistique pourra ainsi anticiper les risques, optimiser ses procédures douanières et tirer pleinement parti de ce précieux sésame pour ses échanges commerciaux internationaux.

Contexte et enjeux de l’enregistrement EORI

Depuis la mise en place du « Union Customs Code » (UCC) en mai 2016, les règles relatives aux échanges de marchandises entre l’Union européenne et les pays tiers ont été renforcées et harmonisées. Les PME françaises, souvent moins familières avec la complexité administrative que leurs homologues de grande taille, doivent désormais se conformer à un ensemble de formalités strictes pour préserver leur compétitivité à l’international. Dans ce contexte, le numéro EORI apparaît comme une condition sine qua non pour toute opération d’import ou d’export, garantissant une traçabilité complète et une meilleure sécurité juridique des flux de marchandises.

Plus de 30 % des PME françaises souhaitent élargir leur portefeuille clients au-delà des frontières européennes, motivées par la diversification des risques et la recherche de nouveaux débouchés. Cependant, près d’un tiers d’entre elles déclarent rencontrer des difficultés majeures dans la gestion des procédures douanières, notamment en raison d’un manque d’information ou d’une mauvaise compréhension des formalités. L’absence d’enregistrement EORI peut non seulement engendrer des retards considérables dans le dédouanement, mais aussi exposer l’entreprise à des sanctions financières, voire à la saisie de marchandises.

Objectifs de ce guide pour les PME

L’objectif de cet article est avant tout pédagogique et opérationnel : fournir un plan détaillé, étape par étape, pour accompagner les PME françaises dans leur démarche d’enregistrement EORI. Nous aborderons l’ensemble du processus, depuis la vérification de l’éligibilité jusqu’à l’intégration du numéro dans les systèmes internes, en passant par les recours en cas de blocage. À chaque étape, des conseils pratiques et des illustrations concrètes seront proposés pour anticiper et résoudre les difficultés spécifiques auxquelles les petites structures peuvent être confrontées.

Ce guide permettra aux dirigeants et aux responsables administratifs de comprendre les enjeux juridiques sous-jacents, de se conformer aux exigences réglementaires et de bénéficier de tous les avantages opérationnels du numéro EORI. En maîtrisant ces aspects clés, les PME gagneront en efficacité, limiteront les risques de non-conformité et amélioreront leur compétitivité sur les marchés internationaux.

Comprendre les fondamentaux du numéro EORI

Définition et structure du numéro EORI

Le numéro EORI est un identifiant unique attribué à tout opérateur économique souhaitant réaliser des opérations douanières dans l’Union européenne. Composé du code pays à deux lettres (le plus souvent FR pour la France) suivi d’un identifiant national, il se présente généralement sous la forme FRXXXXXXXXXXXXX, où X représente les chiffres du numéro SIREN (9 chiffres) complété d’un suffixe pour atteindre 14 à 17 caractères selon le pays. Cette structure garantit l’unicité et la traçabilité des opérateurs au sein de l’UE, facilitant ainsi le traitement harmonisé des déclarations douanières.

En pratique, le numéro EORI français débute par FR, suivi des neuf chiffres du SIREN, puis de cinq zéros (par exemple FR12345678900000). Cette composition standard permet aux systèmes informatiques européens de reconnaître instantanément le pays d’origine et le statut de l’entreprise. Pour les entités disposant d’un SIRET, c’est le numéro SIREN qui est utilisé, ce qui simplifie le processus d’attribution et évite la création d’identifiants supplémentaires.

Rôle clé dans les opérations douanières

Le numéro EORI est le prérequis légal à toute déclaration d’import ou d’export. Sans cet identifiant, une entreprise ne peut pas déposer de déclaration en douane, ni même initier une demande de transit ou d’entreposage sous douane. Lors de chaque opération, le numéro EORI permet aux autorités douanières de vérifier l’identité de l’opérateur, de contrôler les autorisations dont il dispose et de tracer l’historique de ses échanges. Il constitue ainsi un outil essentiel pour la lutte contre la fraude, la sécurité des approvisionnements et la transparence des flux commerciaux.

Au-delà de la simple identification, le numéro EORI facilite l’accès à des procédures douanières simplifiées, telles que le transit communautaire ou l’usage de bureaux de douane centralisés, réduisant considérablement les délais de traitement. Les entreprises disposant d’un historique fiable et d’un EORI régulièrement mis à jour peuvent également prétendre à des mesures de facilitation, comme la domiciliation douanière ou la réduction des garanties financières exigées.

Spécificités et simplifications pour les PME

Les PME peuvent bénéficier de certaines dispositions adaptées à leur taille et à leurs volumes d’échanges. Par exemple, les groupements d’entreprises ou les structure coopératives peuvent mutualiser une même demande EORI et ainsi réduire les coûts administratifs. De même, l’accès au « guichet unique » prévu par l’UCC permet, sous conditions, de centraliser toutes les formalités douanières via un seul portail, même lorsqu’elles opèrent dans plusieurs États membres.

Concernant les volumes, la réglementation européenne ne fixe plus de seuils minimaux pour l’obtention d’un EORI. Toute entreprise réalisant ne serait-ce qu’une seule opération d’importation ou d’exportation doit solliciter un numéro. Toutefois, au-dessous de certains montants (généralement 1 000 € de marchandises), des procédures simplifiées existent, allégeant les justificatifs à produire et permettant un passage en douane plus rapide. Ces aménagements constituent un soulagement non négligeable pour les PME dont le chiffre d’affaires hors UE reste modeste.

Fondements réglementaires et avantages concrets

Obligation légale et sanctions applicables

Le numéro EORI est inscrit dans le règlement (UE) n° 952/2013 instituant le Code des douanes de l’Union (UCC). Depuis le 1er juillet 2019, toute entreprise française engagée dans des opérations douanières doit être enregistrée préalablement auprès des autorités compétentes. Le non-respect de cette obligation expose la société à des sanctions significatives, pouvant aller jusqu’à 7 500 € d’amende administrative, sans compter les coûts supplémentaires liés au blocage ou à la saisie des marchandises.

En cas d’absence d’EORI ou de numéro invalide, les marchandises sont systématiquement retenues en douane, engendrant des frais de stockage journaliers, dont le montant moyen s’élève à 25 € par palette en zone franche. À cela s’ajoutent les retards de livraison, la rupture de contrats et les pénalités commerciales qui peuvent découler de ces délais. En somme, le prix de l’oubli ou de l’erreur d’enregistrement peut rapidement devenir prohibitif pour une PME.

Fluidité des procédures douanières

Disposer d’un numéro EORI valide permet de réduire sensiblement les délais de traitement des déclarations, passant souvent de plusieurs jours à quelques heures, voire moins. Grâce à l’identification sécurisée de l’opérateur, les services douaniers peuvent donner la priorité à des dossiers fiables et ouvrir la voie à des contrôles ciblés plutôt que systémiques. Pour les PME qui jouent la carte de la réactivité, cette rapidité constitue un avantage concurrentiel évident, notamment lors de lancements de produits ou de campagnes promotionnelles à l’international.

Par ailleurs, l’accès aux services de domiciliation douanière offre la possibilité de regrouper plusieurs expéditions sous une même déclaration, réduisant le nombre de formalités et simplifiant la gestion documentaire. Cela représente une économie de temps et de ressources administrative, particulièrement appréciable pour les petites équipes où l’efficacité prime sur la multiplication des tâches routinières.

Impacts économiques et financiers

En supprimant les points de friction liés aux formalités douanières, le numéro EORI contribue directement à la réduction des coûts logistiques. Selon une étude de la Commission européenne, les entreprises bénéficiant de procédures douanières simplifiées voient leurs frais administratifs diminuer en moyenne de 15 %. Cette économie se traduit concrètement par une optimisation des budgets alloués à la chaîne d’approvisionnement et par une amélioration de la trésorerie, les paiements étant souvent exigibles au moment de la déclaration.

De plus, la prévisibilité des délais et des coûts de dédouanement renforce la confiance des clients et des partenaires internationaux. Dans un contexte où chaque jour de retard peut peser lourd sur les marges et l’image de marque, disposer d’un processus douanier maîtrisé devient un atout stratégique pour négocier des conditions plus avantageuses auprès des transporteurs et des assureurs.

Préparation efficace à la demande d’EORI

Vérifier votre éligibilité

Avant toute démarche, il convient de confirmer que votre structure répond aux critères requis. Toute entité disposant d’un numéro SIREN ou SIRET, qu’elle soit commerciale, industrielle, artisanale, agricole ou associative, est éligible à l’enregistrement EORI dès lors qu’elle réalise des opérations d’import-export. Les micro-entrepreneurs et auto-entrepreneurs sont également concernés s’ils dépassent le seuil de 1 000 € de marchandises importées ou exportées par mois.

La validité du numéro SIREN/SIRET est fondamentale : si celui-ci est radié ou en cours de modification, la demande EORI sera rejetée automatiquement. Il est donc conseillé de vérifier l’état juridique de l’entité via le site infogreffe.fr ou sirene.fr, et de s’assurer que les principaux événements (changement de dirigeant, transfert de siège, fusion) ont été intégrés au registre du commerce avant de lancer la procédure.

Rassembler les pièces justificatives nécessaires

La constitution du dossier est une étape cruciale pour garantir le bon déroulement de la procédure. Les pièces couramment exigées sont l’extrait Kbis ou son équivalent pour les associations, les statuts à jour, une pièce d’identité du représentant légal et les coordonnées bancaires de l’entreprise pour la domiciliation des paiements. Si vous faites appel à un prestataire ou à un commissionnaire, un mandat explicitement rédigé est également requis pour justifier de la délégation de pouvoir.

Dans certaines situations, les autorités douanières peuvent solliciter des documents complémentaires, tels que la licence d’exportation ou les certificats d’origine. Il est donc recommandé de conserver à proximité un dossier regroupant l’ensemble des documents sociaux, fiscaux et juridiques, afin de pouvoir répondre dans un délai court aux éventuelles demandes de la douane. Une bonne préparation réduit le risque de rejet et accélère considérablement les délais de traitement.

Choisir le mode de dépôt adapté

Deux principales voies s’offrent à la PME pour déposer sa demande EORI : directement via le portail en ligne des douanes (gratuit et accessible 24/7) ou par l’intermédiaire d’un commissionnaire agréé, souvent payant mais offrant un accompagnement personnalisé. Le portail douane.gouv.fr propose un formulaire intuitif et un suivi automatisé, permettant de limiter les erreurs de saisie et d’obtenir rapidement un accusé de réception.

Recourir à un commissionnaire présente l’avantage de déléguer l’ensemble des démarches, y compris la gestion des relances en cas de pièces manquantes. Toutefois, les honoraires peuvent varier de 150 € à 500 € selon la complexité du dossier et le volume d’opérations de la PME. Il convient donc de peser le coût financier face à la valeur ajoutée du service rendu et à l’expertise métier du prestataire.

Processus détaillé d’enregistrement pas-à-pas

Création d’un compte utilisateur sur douane.gouv.fr

La première étape consiste à créer un espace professionnel sur le site des douanes françaises. Vous devez fournir une adresse email valide, définir un mot de passe robuste et renseigner les informations de l’entreprise (Raison sociale, SIREN, adresse du siège social). Un email de validation vous sera envoyé sous quelques minutes. Cette étape assure la traçabilité des échanges et permet de gérer les droits d’accès en cas de multi-utilisateur au sein de l’entreprise.

Il est recommandé de désigner un « super-administrateur » au sein de votre PME, chargé de la gestion des accès pour les différents services (logistique, comptabilité, juridique). Cette démarche contribue à sécuriser le compte et à éviter les blocages en cas de départ ou de turnover d’un collaborateur. Les droits peuvent être étendus ou restreints selon les profils, garantissant une séparation claire des responsabilités.

Remplissage du formulaire de demande EORI

Une fois connecté, vous accédez au formulaire de demande EORI. Les champs obligatoires incluent la raison sociale, le numéro SIREN, l’adresse complète, le code NAF/APE et la description succincte de l’activité. Il est impératif de vérifier le format des dates (JJ/MM/AAAA) et l’absence de caractères spéciaux non autorisés. Les erreurs de format, bien que mineures, sont souvent la principale cause de rejet automatique du dossier.

Pour gagner en efficacité, préparez en amont un document Word ou similaire listant chaque information à copier-coller. Vérifiez également l’orthographe des noms et des adresses, ainsi que la cohérence des codes NAF/APE, faute de quoi la douane pourrait considérer votre activité non éligible. Enfin, un champ facultatif permet d’ajouter des commentaires ou compléments d’information pour faciliter le traitement de cas particuliers.

Téléversement des pièces justificatives

Le portail accepte les formats PDF, JPG et PNG, avec une taille maximale de 5 Mo par fichier. Lors du téléversement, un système de vérification automatique analyse la lisibilité et la conformité des documents (présence du cachet, date de validité). En cas de mauvaise qualité, un message d’erreur s’affiche immédiatement pour permettre la correction avant la soumission définitive.

Pour éviter les allers-retours, numérisez vos documents à 300 dpi minimum et recadrez-les pour supprimer tout fond inutile. Les fichiers doivent être nommés clairement (par exemple Kbis_2024.pdf, Statuts_MAJ.pdf) pour faciliter l’identification par l’agent douanier. Cette rigueur documentaire est particulièrement appréciée des services, qui traitent des milliers de dossiers chaque mois.

Suivi et délai de traitement

Après soumission, vous recevez un accusé de réception par email précisant le numéro de dossier et les éventuelles pièces complémentaires à fournir. En règle générale, le délai de traitement moyen est de 5 à 10 jours ouvrés. Toutefois, ce délai peut être prolongé en période de forte affluence ou si des pièces manquent à votre dossier. Il est donc conseillé de lancer la demande au moins trois semaines avant la date prévue de votre première opération douanière.

En cas de blocage, vous pouvez relancer directement depuis votre espace professionnel ou contacter le support dédié par téléphone ou email. Conservez soigneusement le numéro de dossier et l’historique des échanges, car ils facilitent le suivi et accélèrent la résolution des éventuels litiges. Une communication proactive avec les autorités douanières est souvent la clé pour éviter les retards prolongés.

Réception et première utilisation du numéro EORI

Une fois validé, votre numéro EORI vous est communiqué par email et apparaît dans votre interface sur douane.gouv.fr. Le format standard est FR suivi de 14 chiffres (par exemple FR12345678900000). Il est alors possible de l’utiliser immédiatement pour déposer une déclaration d’importation ou d’exportation, à condition que les autres autorisations (licences, certificats phytosanitaires, etc.) soient également en place.

Lors de la première utilisation, vérifiez attentivement l’affichage du numéro dans votre logiciel de gestion ou sur la plateforme de transit. Une simple erreur de saisie peut entraîner un refus de la déclaration et le blocage des marchandises. Pour sécuriser cette étape, effectuez un test en créant une déclaration fictive ou en utilisant un volume symbolique de marchandises, afin de vous assurer que tout fonctionne correctement avant d’engager des flux importants.

Intégration et suivi interne du numéro EORI

Mise à jour des systèmes d’information

L’intégration du numéro EORI dans votre ERP (Enterprise Resource Planning), votre TMS (Transport Management System) ou votre WMS (Warehouse Management System) est indispensable pour automatiser les déclarations et réduire le risque d’erreur humaine. De nombreux éditeurs de logiciels proposent des API officielles connectées aux services douaniers, permettant un échange en temps réel des données et une synchronisation automatique des statuts.

Lors de l’intégration, portez une attention particulière à la gestion des mises à jour et des versions d’API. Les services douaniers publient régulièrement des évolutions techniques et des correctifs de sécurité. Prévoyez un processus de recette et de tests en environnement isolé avant toute mise en production, afin de garantir la continuité des opérations et d’éviter toute interruption d’activité.

Bonnes pratiques pour la conservation des données

La réglementation douanière impose de conserver l’ensemble des justificatifs et correspondances relatives aux opérations pendant une durée minimale de trois ans, voire six ans dans certains cas spécifiques. Il est donc recommandé de mettre en place une solution d’archivage électronique sécurisée (SAE), garantissant l’intégrité, la disponibilité et la traçabilité des documents.

Parallèlement, sécurisez les accès numériques à votre espace douane et à vos solutions internes en utilisant des mots de passe complexes, l’authentification à deux facteurs et des droits d’accès restreints. Un audit régulier des comptes utilisateurs et des logs d’accès permet de détecter toute anomalie ou tentative d’intrusion, préservant ainsi la confidentialité des données sensibles et la pérennité de vos échanges internationaux.

Gestion des modifications et actualisations

En cas de changement de siège social, de fusion, de scission ou de cessation d’activité, il convient de mettre à jour votre numéro EORI via votre espace douane. La procédure de modification est souvent plus rapide qu’une nouvelle demande, à condition de fournir les justificatifs associés (nouveau Kbis, acte de fusion, etc.). En revanche, si votre entité est radiée ou fusionnée juridiquement, il peut être nécessaire de solliciter un nouveau numéro.

Pour éviter tout risque de rupture des échanges, anticipez ces évolutions en informant vos partenaires commerciaux et vos prestataires logistiques au moins un mois avant la date effective du changement. Cette anticipation garantit la continuité de vos flux et évite les blocages potentiels dus à des incohérences entre les registres internes et les bases douanières.

Contrôles périodiques et audits internes

Pour maintenir un haut niveau de conformité, il est recommandé de procéder à un contrôle interne annuel de la validité de votre numéro EORI et de la cohérence des déclarations associées. Ce processus peut être intégré à l’audit qualité ou à l’audit financier, en vérifiant la bonne correspondance entre les registres douaniers et votre comptabilité.

Des outils de validation automatisée existent pour scanner vos déclarations et détecter les anomalies (numéros mal saisis, codes tarifaires incorrects, incohérences de montants). En corrigeant ces écarts en amont, vous évitez les redressements douaniers et améliorez la fiabilité de vos données, renforçant ainsi votre crédibilité auprès des autorités et des partenaires.

Cas pratiques et check-lists opérationnelles

Étude de cas d’une PME type

La société AquaTech, PME française spécialisée dans la fabrication de pompes hydrauliques, réalise un chiffre d’affaires de 5 M€ dont 40 % à l’international. Confrontée à la réglementation EORI pour la première fois en 2022, elle a dû mobiliser son service administratif et recourir à un prestataire pour sécuriser sa demande. Malgré une première tentative rejetée pour erreur de format de date, elle a pu obtenir son numéro EORI en 8 jours, grâce à une réactivité accrue et une documentation complète.

AquaTech a ensuite intégré le numéro EORI dans son ERP via l’API Douanes, automatisant la création des déclarations d’export. Résultat : un gain de 20 % sur les coûts administratifs et une réduction moyenne de trois jours sur les délais de dédouanement, soit près de 15 000 € d’économies annuelles. Cette expérience illustre l’importance d’une préparation soignée et d’une collaboration étroite avec les prestataires douaniers.

Check-list avant dépôt de la demande

Avant de soumettre votre dossier, vérifiez les points suivants :

Check-list après réception du numéro EORI

Une fois le numéro EORI reçu, considérez les actions suivantes :

Anticiper les pièges et mobiliser les recours disponibles

Erreurs fréquentes et impacts

Les erreurs les plus courantes concernent le mauvais format du numéro SIREN, l’absence de signature sur le mandat, ou la saisie incorrecte de la raison sociale (abréviations non autorisées, mentions manquantes). Ces slips, aussi mineurs soient-ils, peuvent entraîner un rejet pur et simple de la demande, rallongeant les délais de traitement d’au moins deux semaines.

Le risque principal réside dans le blocage des marchandises à l’arrivée en douane, générant des frais de stockage journaliers et un risque de détérioration des produits périssables. Pour éviter ces déconvenues, établissez une relecture croisée du dossier par deux personnes différentes, idéalement issues de services distincts (juridique et logistique), afin de détecter toute incohérence avant soumission.

Délai d’inactivation et procédure de réactivation

Le numéro EORI peut être inactivé pour plusieurs raisons : absence d’activité pendant plus de 12 mois, cessation d’activité déclarée ou non-respect des obligations de mise à jour. En cas d’inactivation, les déclarations déposées seront automatiquement rejetées, et les principales plateformes logistiques refuseront tout transit jusqu’à réactivation.

La réactivation nécessite une nouvelle mise à jour des informations via votre espace, accompagnée d’une justification de la reprise d’activité (facture d’achat/vente intra-UE récente, nouvelle demande d’import). Le traitement de la réactivation peut prendre 3 à 5 jours ouvrés, ce qui souligne l’importance de surveiller régulièrement votre compte et de répondre promptement aux éventuelles demandes de la douane.

Interlocuteurs et recours en cas de litige

En cas de désaccord ou de blocage persistant, vous pouvez saisir le médiateur des douanes, dont les coordonnées sont disponibles sur le site douane.gouv.fr. Il agit comme tiers neutre pour résoudre les conflits entre les opérateurs économiques et l’administration. Vous pouvez également faire appel à un consultant spécialisé ou à une chambre de commerce et d’industrie (CCI) pour obtenir un second avis et piloter les démarches de recours.

Si le différend porte sur des sanctions financières jugées disproportionnées, une réclamation formelle peut être déposée dans les deux mois suivant la notification de l’amende. Le recours peut aboutir à une atténuation voire une annulation de la pénalité, notamment si vous démontrez une bonne foi et un caractère ponctuel de l’erreur commise.

Perspectives pour une gestion douanière agile et sécurisée

À l’heure où la digitalisation des procédures douanières s’accélère, l’intégration d’API et la montée en puissance de solutions collaboratives basées sur la blockchain offrent des perspectives prometteuses pour les PME. Ces technologies permettent de sécuriser les échanges d’informations, de garantir l’immutabilité des documents et de réduire encore davantage les délais de traitement. L’automatisation des flux via des plateformes partagées facilite également la gestion des sinistres, des retours et des litiges transfrontaliers.

Par ailleurs, la tendance vers des systèmes de pré-contrôle et de « trusted trader » pourrait à terme offrir aux PME les mêmes privilèges que les grandes entreprises, à condition de respecter des critères de fiabilité et de conformité. Les opportunités d’optimisation ne manqueront pas, de l’utilisation de l’intelligence artificielle pour anticiper les points de blocage jusqu’à la mise en place de réseaux de sourcing plus résilients et transparents.

Enfin, l’évolution réglementaire continuelle appelle à une veille juridique proactive et à la mise en place de processus internes agiles, capables de s’adapter rapidement aux nouvelles exigences. En combinant expertise métier, outils numériques modernes et collaboration étroite avec les autorités douanières, les PME pourront transformer l’obtention et la gestion du numéro EORI en un véritable levier de compétitivité, consolidant ainsi leur place sur la scène internationale.

Pour en savoir plus sur le numéro EORI