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Dans un contexte économique où l’internationalisation des activités s’accélère, la détention d’un numéro EORI (Economic Operators Registration and Identification) devient un passage obligé pour toute PME souhaitant mener des opérations d’import-export au sein de l’Union européenne. Ce précieux identifiant douanier permet de fluidifier les échanges, d’accélérer les procédures de dédouanement et de bénéficier des régimes simplifiés. Toutefois, les petites et moyennes entreprises, souvent dotées de ressources plus limitées et d’équipes restreintes, peuvent se heurter à des difficultés d’ordre administratif et technique. Il est donc essentiel de maîtriser les étapes clés, d’anticiper les pièges éventuels et de s’appuyer sur les bons outils afin d’intégrer rapidement ce dispositif au sein de son organisation.
Ce guide détaillé a été conçu pour accompagner pas à pas les PME dans la constitution et la soumission de leur dossier de demande EORI, tout en proposant des conseils pratiques pour optimiser les délais et éviter les blocages. Du choix du canal de dépôt jusqu’à l’intégration du numéro EORI dans les systèmes internes tels que l’ERP ou le TMS, chaque étape est décrite avec précision. Des recommandations supplémentaires sur les aides publiques, le recours à des prestataires spécialisés et les points de vigilance spécifiques aux cas de multi-établissements ou de fusion-acquisition viennent compléter cette démarche pour garantir une mise en œuvre sereine et rapide.
Le numéro EORI se présente comme l’élément pivot de toute opération douanière intra-communautaire et extra-communautaire. Cet identifiant unique permet à l’administration des douanes de reconnaître, tracer et suivre le parcours des marchandises transitant par les frontières. Pour une PME, l’EORI n’est pas qu’une formalité administrative, mais une condition sine qua non pour bénéficier d’une meilleure réactivité lors du dédouanement, d’un accès aux procédures simplifiées et d’une réduction significative des délais. En l’absence de ce numéro, les marchandises peuvent être retenues aux frontières, générant des coûts supplémentaires et des retards préjudiciables à la réputation et à la compétitivité.
Les PME disposent souvent de services limités, composés de quelques collaborateurs polyvalents qui doivent jongler entre la gestion opérationnelle et les obligations réglementaires. Cette organisation resserrée peut conduire à des oublis, à des documents mal préparés ou à une sous-estimation des délais réels nécessaires pour l’obtention du numéro EORI. Le besoin de rapidité et de fiabilité est exacerbé par la pression concurrentielle et la nécessité de répondre promptement aux demandes des clients internationaux. Il est donc crucial de mettre en place une méthodologie structurée et de recourir aux outils informatiques adaptés pour gagner en efficacité et sécuriser chaque étape de la procédure.
Ce guide s’adresse aux dirigeants et responsables opérationnels des PME qui souhaitent maîtriser l’intégralité du processus d’obtention du numéro EORI, depuis la préparation du dossier jusqu’à l’intégration dans les systèmes de gestion. Notre ambition est triple : fournir un mode d’emploi détaillé et séquencé, anticiper les principales sources de blocage pour y apporter des solutions pragmatiques, et faciliter l’incorporation du numéro EORI dans les processus internes afin de tirer pleinement parti des opportunités offertes par la simplification des formalités douanières.
A l’issue de cette lecture, vous saurez comment choisir le canal de dépôt le plus adapté, comment documenter votre demande de manière conforme et exhaustive, comment suivre efficacement le traitement par l’administration et comment exploiter concrètement votre numéro EORI dans vos échanges logistiques et comptables. Des conseils additionnels sur les aides financées, les partenariats avec la CCI et les meilleures pratiques pour les cas particuliers de multi-établissements ou de mutation d’entreprise viendront enrichir votre plan d’action.
L’Union européenne impose à tout opérateur économique désireux d’importer ou d’exporter des marchandises de détenir un numéro EORI valide. Cette exigence légale vise à prévenir les fraudes, à garantir la traçabilité des flux et à harmoniser les procédures entre États membres. Sans ce numéro, votre PME s’expose à des amendes pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros et au risque de voir ses marchandises bloquées dans les ports ou aux points de contrôle douanier. Par conséquent, même une activité ponctuelle en dehors du territoire national nécessite une inscription préalable dans le registre EORI.
Au-delà de l’aspect réglementaire, l’EORI constitue un levier d’efficacité pour vos opérations douanières. Il permet de :
Ces avantages se traduisent par une diminution des coûts logistiques, une meilleure prévisibilité des délais et un renforcement de votre compétitivité sur les marchés internationaux.
Présenter un numéro EORI valide témoigne de votre sérieux et de votre conformité aux standards européens auprès des transitaires, des autorités portuaires et des partenaires commerciaux. Cette transparence favorise l’intégration dans des chaînes logistiques globales et rassure les clients finaux quant à la légalité et la traçabilité de vos produits. Un opérateur doublé d’un prestataire logistique pourra ainsi fluidifier vos flux grâce à une meilleure coordination, tout en minimisant les risques de litiges ou de contentieux en douane.
Avant toute démarche, assurez-vous que votre entreprise dispose d’un SIREN/SIRET à jour et enregistré auprès de l’INSEE. Ce numéro constitue l’un des piliers de votre identité légale et sera systématiquement requis dans le formulaire de demande EORI. Si votre activité l’exige, posséder un numéro de TVA intracommunautaire déclaré et actif est également indispensable pour traiter les déclarations avec le bon régime fiscal. Vérifiez enfin que votre société n’est pas soumise à une procédure collective ou en redressement judiciaire, car ces situations peuvent retarder l’instruction de votre dossier.
La nomination d’un interlocuteur clairement défini est cruciale pour centraliser la démarche et répondre rapidement aux demandes de l’administration. Vous pouvez désigner un salarié compétent en douane ou recourir à un prestataire spécialisé habilité. Dans tous les cas, veillez à formaliser cette délégation par écrit, en précisant les pouvoirs de signature et d’engagement auprès des services douaniers. Un document d’habilitation signé par le représentant légal de la société doit accompagner la demande pour crédibiliser le profil et accélérer le traitement.
La constitution du dossier repose sur un ensemble de pièces précises :
Organisez ces documents au format numérique (PDF, JPG ou PNG) en veillant à respecter les normes de taille et de résolution recommandées par la douane pour éviter tout rejet automatique lors du téléversement.
La solution la plus rapide et la plus recommandée pour déposer votre dossier EORI est la plateforme dédiée de la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects (DGDDI). Accessible via douane.gouv.fr, elle offre une interface sécurisée, une traçabilité complète des échanges et l’archivage automatique de vos pièces justificatives. Pour y accéder, il est nécessaire de disposer d’un certificat électronique (certificat PAdES ou Certigna) et d’un compte professionnel paramétré avec un niveau de sécurité élevé. Les avantages majeurs sont la réduction des délais de traitement, l’absence de papier, et la possibilité de relancer ou de corriger votre demande directement en ligne.
La version papier s’adresse aux PME qui ne disposent pas d’un environnement informatique sécurisé ou qui préfèrent conserver un dossier physique. Vous devez alors remplir le formulaire Cerfa n° 14438*01 de manière manuscrite ou numérique, l’imprimer, le signer et l’envoyer, accompagné des pièces justificatives, en courrier recommandé avec accusé de réception à la recette des douanes dont dépend votre siège social. Cette méthode reste valable, mais elle allonge sensiblement les délais de traitement (comptez jusqu’à 15 jours ouvrés) et accroît le risque de pièce manquante ou mal lue.
Pour déléguer l’intégralité de la procédure, il est possible de mandater un commissionnaire en douane ou un cabinet spécialisé. Cette option garantit un accompagnement personnalisé, une expertise pointue et un suivi proactif de votre dossier. Toutefois, vérifiez attentivement les conditions contractuelles, le niveau de service (SLA), la confidentialité des données et le coût global de la prestation. Un partenariat bien négocié peut s’avérer un gain de temps appréciable et une sécurité renforcée, surtout pour les PME sans compétence interne en douane.
La première étape consiste à accéder à « Mon espace professionnel » et à créer un compte entreprise. Vous devez renseigner votre SIREN/SIRET, un e-mail professionnel unique et choisir un mot de passe respectant les critères de complexité. Une validation par e-mail vous permettra de confirmer votre identité. Ensuite, importez votre certificat électronique et associez-le à votre profil utilisateur. Cette phase peut sembler technique, mais elle est essentielle pour garantir la confidentialité et l’authenticité de vos échanges avec la douane.
Une fois authentifié, naviguez vers la section « EORI » et choisissez le module « Demande d’enregistrement ». Vous accéderez à un formulaire structuré en plusieurs onglets : identification de l’entreprise, informations douanières, coordonnées du responsable EORI et liste des pièces jointes. Prenez le temps de bien comprendre chaque champ et d’utiliser les infos exactes figurant sur vos documents officiels pour éviter les incohérences.
Lors de la saisie, soyez particulièrement attentif aux éléments suivants :
Un contenu erroné ou incomplet peut entraîner un refus ou un report de l’enregistrement, d’où l’importance d’une saisie rigoureuse.
Dans l’onglet « Pièces jointes », importez vos documents en veillant au bon nommage et à la conformité des formats (.pdf, .jpg, .png). Chaque fichier ne doit pas dépasser la taille maximale indiquée (généralement 5 Mo). Un nommage explicite (par exemple « Kbis_MyCompany_2024.pdf ») facilite la relecture et réduit les risques d’erreur humaine lors du contrôle. Vérifiez que les scans sont nettes et que toutes les mentions sont lisibles avant d’envoyer votre demande.
Avant de soumettre le dossier, le système procède à des vérifications automatiques. Il signale les champs obligatoires manquants, les incohérences entre le SIREN et le numéro de TVA, ou l’absence de certaines pièces. Corrigez immédiatement les alertes indiquées en rouge pour éviter un refus définitif. Cette phase de validation préliminaire rend la procédure plus fiable et réduit les aller-retour avec l’administration.
Une fois tous les contrôles verts, validez votre demande. Vous obtiendrez alors un accusé de réception électronique comportant un numéro de dossier unique. Il est essentiel de conserver précieusement cet accusé, car il servira de référence pour tout échange ultérieur avec la douane. Notez enfin qu’il n’est pas possible de modifier votre demande une fois validée : toute correction nécessite un nouveau dépôt ou une demande de complément via la rubrique « Mes demandes ».
En règle générale, le traitement de votre dossier EORI en ligne s’étend sur 2 à 5 jours ouvrés, selon la période (vacances d’été, fin d’année) et la charge de travail des services douaniers. Pour réduire les risques de délai supplémentaire, anticipez les périodes de forte affluence, envoyez votre dossier en semaine et le matin, et assurez-vous que tous les documents sont conformes dès la première tentative. Une réactivité interne pour répondre aux éventuelles demandes complémentaires accélère également le processus.
Connectez-vous régulièrement à « Mon espace professionnel » et consultez la rubrique « Suivi mes demandes » pour visualiser le statut (en cours d’instruction, compléments demandés, validé). Vous pouvez activer les notifications automatiques par e-mail pour être alerté de chaque changement de statut. Cette traçabilité permanente vous évite de passer en revue manuellement votre demande et vous offre une visibilité totale jusqu’à l’obtention de votre numéro EORI.
Si l’administration exige des pièces complémentaires, elle vous adressera une notification précisant les documents manquants ou les informations à corriger. Vous disposez de 30 jours pour fournir ces éléments. Rédigez un courrier de réponse clair en citant le numéro de dossier et en joignant une version mise à jour du document incriminé. En cas de refus définitif, vous pouvez exercer un recours gracieux auprès du chef de service de la recette des douanes ou, en dernier ressort, un recours hiérarchique. Cependant, les refus sont rares lorsque le dossier initial est complet et correctement constitué.
L’attribution du numéro EORI doit être inscrite dans les champs dédiés de votre système d’information. Dans un ERP ou un TMS, prévoyez deux emplacements distincts pour l’EORI import et l’EORI export si votre activité couvre les deux volets. Configurez des contrôles automatiques de cohérence pour vérifier que le numéro renseigné respecte la structure alphanumérique standard (FR+SIREN). Cette automatisation réduit les erreurs de saisie et garantit la conformité de chaque déclaration douanière émise depuis vos plates-formes.
Intégrez la mention du numéro EORI dans vos check-lists pré-expédition, dans les procédures d’achat et dans les instructions aux services comptables. Chaque bon de commande, facture d’achat et document de transport doit comporter cette information pour éviter tout blocage douanier. Un manuel interne ou un guide de procédures, mis à jour annuellement, permettra aux collaborateurs d’adopter de bonnes pratiques et d’harmoniser les processus au sein de vos différents services.
Organisez des sessions de formation courtes et ciblées pour les équipes achats, logistique et comptabilité. Mettez à disposition des tutoriels vidéo et des quiz d’auto-évaluation pour renforcer la compréhension du rôle de l’EORI et des impacts en cas d’erreur. Encouragez les retours d’expérience après chaque première déclaration d’import ou d’export afin d’améliorer en continu vos procédures et d’anticiper les évolutions réglementaires. Une sensibilisation régulière garantit la pérennité de votre conformité douanière.
Plusieurs dispositifs nationaux et régionaux soutiennent la digitalisation des formalités douanières. Le plan France Relance prévoit notamment des aides à l’internationalisation pour financer la mise en conformité et l’acquisition de certificats électroniques. Renseignez-vous auprès de votre conseil régional ou de votre DIRECCTE sur les appels à projets dédiés à la numérisation des échanges et à la sécurisation des procédures. Ces subventions peuvent couvrir jusqu’à 50 % des coûts liés à l’intégration d’un module douanier dans votre ERP.
Les CCI proposent des ateliers pratiques, des webinaires et des guides méthodologiques sur l’EORI et les autres formalités douanières. Elles organisent également des diagnostics-entreprises pour évaluer votre maturité en matière de compliance et vous orienter vers des experts agréés. Profitez de ces ressources gratuites ou à faible coût pour bénéficier de retours d’expérience, de cas concrets et de mises en relation avec des prestataires spécialisés.
Un marché de solutions TMS/ERP intégrant un module EORI se développe rapidement. Plusieurs éditeurs proposent des abonnements modulaires incluant la gestion de vos numéros EORI, l’archivage des documents douaniers et l’interface avec les plateformes douanières européennes. Pour faire votre choix, analysez les critères suivants : compatibilité avec votre infrastructure existante, évolutivité des fonctionnalités, support technique, et coût total de possession (TCO). Certaines solutions cloud offrent même des mises à jour automatiques en cas de modification des réglementations.
Lorsqu’une PME possède plusieurs implantations, elle peut demander un numéro EORI distinct pour chaque établissement, notamment si les points d’entrée et de sortie des marchandises diffèrent. En cas de transfert de siège social ou de modification de forme juridique, il est impératif de déclarer le changement auprès de la douane dans les 30 jours. Le non-respect de cette obligation peut entraîner la suspension de votre numéro EORI et des complications majeures pour vos opérations transfrontalières.
En cas d’acquisition ou de cession, l’EORI peut soit être transféré à la nouvelle entité, soit faire l’objet d’une demande distincte si les structures juridiques diffèrent. Il est conseillé d’anticiper cette étape dans le cadre du due diligence pour éviter toute interruption de la chaîne logistique. Prenez en compte des délais d’instruction spécifiques et prévoyez des procédures intermédiaires pour assurer la continuité des échanges pendant la transition.
L’entrée en vigueur du système ICS2 pour la sécurité des cargaisons et l’impact post-Brexit accroissent le champ d’application et les exigences documentaires liées au numéro EORI. Les opérateurs expédiant vers le Royaume-Uni doivent désormais détenir un EORI UK en plus de leur identifiant communautaire. Maintenez une veille réglementaire active et planifiez des audits internes biannuels pour vérifier la conformité aux nouvelles règles, éviter les pénalités et garder une longueur d’avance face aux évolutions européennes et internationales.
La maîtrise du processus d’obtention et d’exploitation du numéro EORI constitue une première étape vers une gestion performante de vos échanges internationaux. À présent, il s’agit de consolider votre dispositif en intégrant des mécanismes d’audit interne, des formations régulières et une veille active des évolutions légales. Pensez à documenter chaque retour d’expérience et à adapter votre guide interne à chaque rafraîchissement réglementaire pour garantir une conformité continue.
Pour aller plus loin, envisagez la labellisation Opérateur Économique Agréé (OEA) qui offre des avantages complémentaires tels que des contrôles moins fréquents et une reconnaissance à l’échelle mondiale. Enfin, n’hésitez pas à partager votre expérience au sein de réseaux professionnels ou auprès de votre CCI pour contribuer à l’amélioration collective des pratiques douanières et profiter pleinement de la dynamique de l’Union européenne en faveur de la facilitation du commerce.