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Dans un contexte économique où les échanges internationaux se multiplient à vitesse grand V, la question de la relation avec les services douaniers devient plus cruciale que jamais. Avec plus de 5 millions de numéros EORI attribués au sein de l’Union européenne et au-delà, les entreprises sont confrontées à des risques majeurs de blocages, de retards et de pénalités financières souvent dissimulées dans le coût global des opérations. Les flux intracommunautaires et extra-UE, qu’ils concernent des matières premières, des produits finis ou des pièces détachées, évoluent dans un cadre réglementaire de plus en plus exigeant. Face à ces contraintes, la mise en place d’un dispositif de suivi proactif de l’EORI apparaît comme la clé pour fluidifier les procédures, sécuriser les échanges et anticiper les difficultés potentielles. Cette démarche, loin de se limiter à une simple vérification administrative, s’inscrit dans une logique de performance et de conformité globale.
Le suivi EORI implique d’abord une surveillance constante du statut des numéros attribués. Un EORI peut être déclaré « valide » lorsque tous les critères réglementaires sont respectés, « suspendu » en cas de doute sur la conformité du dossier ou « modifié » lorsqu’une mise à jour administrative intervient (changement de SIREN, révision du code pays, etc.). Sans cet examen systématique du statut, l’entreprise s’expose à des blocages à la frontière, à des demandes de documents complémentaires ou à des contrôles approfondis imprévus. Plus encore, identifier élégamment les EORI à risque permet d’établir des priorités : traiter d’abord les alertes de suspension avant la préparation d’une expédition urgente, par exemple. La bonne gouvernance douanière passe ainsi par une cartographie précise des statuts et par l’actualisation régulière de la base de données interne pour éviter que des numéros périmés ne soient utilisés dans les déclarations.
Au-delà du simple statut, la fiabilité d’un numéro EORI repose sur la cohérence de ses composantes : le préfixe code pays, le SIREN pour la France ou l’équivalent pour d’autres États, et l’identifiant interne souvent propre à chaque entreprise. L’erreur la plus fréquente consiste à associer un code pays incorrect à un SIREN, conduisant à des anomalies détectées quasi immédiatement par les systèmes douaniers automatisés. Cette incohérence peut générer des refus de dédouanement, des réclamations supplémentaires ou même des amendes pour fausse déclaration. Instaurer un processus de contrôle systématique, au moment de l’intégration de tout nouveau partenaire ou à chaque changement de structure juridique, limite drastiquement ces risques. Un suivi méthodique de la concordance des chiffres permet de s’assurer que le numéro EORI est à la fois valide sur le plan formel et cohérent avec la réalité de l’entité commerciale.
Les entreprises souhaitent avant tout anticiper les contrôles douaniers, réduire les délais de détention en entrepôt sous douane et améliorer la visibilité de leurs performance en matière de dédouanement. En déployant un dispositif de suivi EORI, elles peuvent transmettre en amont des expéditions les informations validées, limiter les refus de déclaration sommaire d’entrée et éviter les frais de stockage imprévus. Par ailleurs, ce suivi devient un outil de mesure interne pour évaluer la rapidité d’intervention des équipes douanes, le taux de conformité des documents présentés et la réactivité face aux demandes de complément d’information. Ces finalités, souvent sous-estimées, participent directement à la compétitivité des entreprises sur le plan international, car un envoi sans accroc se traduit par un service client plus satisfaisant et par une meilleure maîtrise des coûts logistiques.
Pour piloter efficacement son dispositif, l’entreprise doit définir des indicateurs de performance clairs. Le taux de validité des EORI mesure la part de numéros opérationnels par rapport au nombre total enregistré, révélant ainsi l’état de santé du parc EORI. Le nombre d’anomalies détectées (doublons, codes pays erronés, SIREN mal associé) permet de suivre la qualité du travail de saisie et de maintenance. Quant au temps moyen de résolution des incidents liés à l’EORI, il renseigne sur la réactivité des services internes et sur la qualité de la relation avec les prestataires douaniers. Ces KPI constituent la base de tableaux de bord destinés aux managers douane et aux directions logistiques, offrant une vision partagée des enjeux et des progrès accomplis dans la fiabilisation des échanges.
L’intégration d’une solution de suivi EORI débute par le choix des outils adaptés : API douanières, modules complémentaires pour ERP, TMS ou WMS, ou plateformes spécialisées offrant alertes et portails extranet. Les APIs douanières permettent d’automatiser la vérification des numéros EORI en temps réel, comparant instantanément chaque saisie aux bases nationales et européennes officielles. Les modules ERP ou TMS, quant à eux, offrent la possibilité d’enrichir les fiches fournisseurs ou les profils clients avec le statut EORI, évitant ainsi les oublis ou les erreurs de retranscription. Enfin, les solutions tierces, souvent hébergées en mode SaaS, proposent des tableaux de bord dynamiques et des notifications personnalisées pour anticiper les suspensions ou modifications. Le choix de l’outil doit tenir compte de la volumétrie des échanges, de la fréquence des mises à jour souhaitée et des capacités d’évolutivité pour accompagner la croissance de l’entreprise.
La fiabilité du suivi repose sur une architecture robuste de collecte des informations. Les sources de données incluent les bases douanières nationales (par exemple, la base des douanes françaises) et européennes, ainsi que les retours de transitaires et de prestataires logistiques. Selon les besoins métiers (import, export, transit, opérations triangulaires), la fréquence de mise à jour peut varier entre un traitement en temps réel pour les dossiers sensibles et un rafraîchissement quotidien pour le suivi statistique. L’agrégation des flux dans un entrepôt de données centralisé permet de constituer une vision unifiée de la situation EORI. Cette architecture, souvent supportée par un middleware d’intégration, garantit la cohérence des informations et évite les silos entre les services douanes, finance et opérations.
Le suivi EORI, bien que réglementaire, implique la manipulation de données potentiellement sensibles, notamment les identifiants d’entreprise et les coordonnées des interlocuteurs douaniers. Il convient donc de mettre en place une politique de chiffrement stricte, protectrice en transit comme au repos. La gestion des accès doit reposer sur des droits granulaires, limitant la consultation et la modification des informations aux équipes autorisées. Chaque connexion et chaque modification doivent être tracées pour faciliter les audits internes et répondre aux exigences RGPD. Enfin, une politique de conservation et de suppression des données, alignée sur les cycles douaniers et les délais légaux, garantit que seules les informations pertinentes et à jour demeurent dans le système, réduisant ainsi les risques de fuite ou de compromission.
L’un des premiers bénéfices du suivi EORI est la transmission anticipée des données dans les déclarations sommaires d’entrée (ENS) et de sortie (EXS). En alimentant automatiquement les champs relatifs à l’EORI de l’expéditeur et du destinataire, l’entreprise diminue considérablement le risque d’erreur humaine. Par ailleurs, la programmation de contrôles priors (pre-lodgement checks) permet de simuler le dédouanement en amont, identifiant toute incohérence ou tout manque de document avant même la présentation physique de la marchandise. Ce gain de réactivité peut réduire les délais de dédouanement de plusieurs heures, voire de plusieurs jours, en limitant les passages en contrôle physique et en optimisant l’affectation des ressources des services douaniers. L’anticipation structure ainsi une relation de confiance avec les autorités, qui perçoivent l’entreprise comme un acteur fiable et transparent.
Malgré les précautions prises, des incidents peuvent survenir : un EORI suspendu à la suite d’un contrôle fiscal, une erreur de code pays ou une modification non signalée dans la base. La mise en place de scénarios d’alerte configurables évite que ces événements ne se transforment en litiges coûteux. Lorsque le système détecte un statut non conforme, il déclenche automatiquement une notification vers les responsables douane, un mail vers le gestionnaire de comptes ou un SMS d’alerte pour les coordinations urgentes. Deux procédures clés viennent compléter ce dispositif : la liste des contacts douaniers référents, actualisée chaque trimestre, et le plan de continuité destiné à maintenir l’activité en cas de blocage prolongé. De cette façon, l’entreprise dispose dès le départ d’un parcours d’escalade clair, évitant les pertes de temps et préservant la fluidité des échanges.
Pour construire un partenariat solide avec les services douaniers et les prestataires logistiques, il est indispensable de partager des informations de manière transparente. Des tableaux de bord dynamiques affichant les KPI clés (taux de conformité, délais de dédouanement moyens, nombre d’incidents par période) peuvent être mis à disposition des autorités douanières sur un portail extranet sécurisé. Cette mise en commun des données encourage une démarche collaborative, où chaque partie prenante suit l’évolution des objectifs et des performances. Des comités de pilotage réguliers, organisés chaque trimestre, permettent d’ajuster les processus, d’identifier de nouvelles optimisations et de renforcer la confiance mutuelle. À terme, cette transparence se traduit par une allocation plus fine des contrôles physiques et une réduction des interventions imprévues.
Une PME spécialisée dans l’exportation de produits agroalimentaires vers l’Union européenne rencontrait chaque année des blocages saisonniers liés à la vérification des certificats et au statut EORI, notamment durant la période des récoltes. En déployant un système d’alertes automatiques sur la validité des numéros EORI et en mettant en place un portail simple pour communiquer avec son transitaire, l’entreprise a pu réduire de 80 % ses consignations sous douane. Les équipes ont gagné en réactivité, en prévision des pics d’activité, et ont instauré un dialogue direct avec les autorités locales pour valider les dossiers en amont, assurant ainsi un approvisionnement constant vers les marchés cibles sans ruptures de stock.
Un grand groupe industriel importateur de composants critiques pour l’aéronautique a intégré une API douanière directement dans son ERP pour maintenir à jour sa base EORI en continu. En partenariat avec un fournisseur de données douanières, la société a mis en place une maintenance quotidienne, traitant automatiquement toute modification ou suspension de numéro. Résultat : les délais de dédouanement ont été réduits de 30 %, les interruptions de ligne de production liées aux contrôles douaniers ont quasiment disparu, et la traçabilité des flux a été améliorée, garantissant une conformité sans faille lors des audits réglementaires et qualité.
Pour une plateforme e-commerce opérant dans plus de dix pays européens et gérant des pics de volumes pendant les saisons de promotion (Black Friday, Noël), la complexité des numéros EORI était un véritable casse-tête. En automatisant la gestion multi-EORI, en synchronisant les comptes clients avec les statuts officiels et en installant une supervision 24/7, la plateforme a fluidifié les retours produits et amélioré la satisfaction client de 15 %. Les procédures de remboursement sont devenues plus rapides, les litiges liés à des EORI non valides ont chuté de 90 % et l’image de marque auprès des douanes a été renforcée grâce à une collaboration proactive et structurée.
La première étape consiste à dresser un schéma détaillé de vos flux import/export, en associant à chaque liaison géographique le ou les codes EORI concernés. Cette cartographie doit inclure non seulement les partenaires directs mais aussi les opérations triangulaires, très fréquentes dans le secteur de la sous-traitance internationale. En tenant à jour ce document, vous identifiez clairement les points de risque et les besoins en mise à jour lorsque de nouveaux circuits ou nouveaux pays sont ajoutés. Un tel mapping permet d’anticiper les interventions douane et de renforcer la robustesse de la chaîne logistique dès la phase de planification.
Le suivi EORI n’est efficient que si l’ensemble des acteurs, des responsables logistiques aux assistants douane, comprend les enjeux et maîtrise les processus. L’organisation de modules e-learning dédiés à la réglementation douanière et à l’usage des outils internes, complétée par des ateliers pratiques sur la détection et la résolution d’anomalies, constitue une base solide. Ces sessions de formation favorisent l’appropriation des bonnes pratiques, réduisent les erreurs de saisie et encouragent un réflexe de vérification systématique avant chaque expédition. Une équipe formée devient ainsi le premier rempart contre les blocages et participe activement à l’amélioration continue des processus.
Un audit interne trimestriel, structuré autour d’une checklist standardisée (vérification du format, du code pays, du SIREN), apporte une garantie supplémentaire de fiabilité. Cette revue périodique identifie les éventuelles dérives : numéros non utilisés depuis plus de deux ans, Suspensions non traitées, ou redondances de saisie. En corrigeant ces anomalies dès qu’elles apparaissent, l’entreprise limite le risque de refus à la frontière et consolide la qualité de ses données douanières. L’audit peut également être confié à un prestataire spécialisé pour bénéficier d’un regard externe et de retours d’expérience sectoriels précieux.
La relation avec les transitaires et les agents en douane doit reposer sur un cadre contractuel clair, définissant les responsabilités respectives et les engagements de service (SLA). Le partage régulier de vos tableaux de bord et KPI leur permet d’ajuster leurs interventions et de prioriser les dossiers critiques. Cette collaboration étroite se traduit par une meilleure anticipation des contrôles, par la réactivité lors des incidents et par un alignement global sur vos objectifs de performance douanière. En formalisant ces échanges, l’entreprise crée un véritable partenariat, au bénéfice de tous les acteurs de la chaîne logistique.
Les projets pilotes explorant la blockchain visent à garantir l’immutabilité et la traçabilité de chaque modification de numéro EORI. En cryptant chaque mise à jour dans un registre partagé entre entreprises et autorités douanières, on obtient une preuve irréfutable de l’historique administratif et un accès instantané à toute information pertinente. À terme, cette technologie pourrait réduire la fraude, accélérer les audits et offrir un niveau de confiance inédit dans les transactions internationales.
L’intégration d’algorithmes d’IA permet d’analyser les patterns de modification des EORI et d’anticiper les anomalies avant qu’elles ne surviennent. Ces outils, nourris par des données historiques, peuvent détecter des tendances de fraude ou de non-conformité, proposer des actions correctives automatiques et suggérer des optimisations de processus. L’intelligence artificielle s’impose progressivement comme un allié majeur pour renforcer la robustesse du suivi et limiter les interventions manuelles.
Le Brexit a introduit la nécessité d’un double enregistrement pour les opérateurs britanniques : un EORI américain et un EORI britannique, chacun devant être suivi et renouvelé séparément. Les entreprises doivent ajuster leurs process pour gérer cette complexité, en automatisant le suivi des dates d’expiration et en prévoyant les nouvelles lignes de déclaration. Cette adaptation fait office de pilote pour appréhender d’autres changements géopolitiques et réglementaires éventuels, renforçant ainsi la résilience du dispositif EORI.
La mise en place d’un suivi EORI efficace débute par un audit initial de l’existant, suivi du choix des outils adaptés à la taille et à la nature des échanges de l’entreprise. Dans les 90 jours suivants, il convient de configurer les API douanières, de former les équipes clés et d’instaurer des routines de mise à jour de la base EORI. Parallèlement, l’élaboration de tableaux de bord partagés et la planification de comités de pilotage trimestriels garantissent une montée en compétences progressive et une appropriation durable du dispositif. En adoptant cette approche structurée, chaque entreprise peut s’assurer d’une relation plus fluide avec les services douaniers, d’une réduction sensible des coûts liés aux accises et d’une meilleure maîtrise de sa chaîne logistique globale.