NUMÉRO EORI By Infonet

De quoi avez-vous besoin ?

Obtenir un numério EORI

Accès à tous les services avec le contrat Infonet Pro : Premier mois à 3 € HT puis forfait à 99 € HT / mois avec 24 mois d'engagement

Services B2B d’analyse et d’information légale, juridique et financière réservés aux entreprises

Infonet est un service privé, commercial et non-officiel. Infonet est distinct et indépendant du Registre National du Commerce et des Sociétés, de l’INSEE, d’Infogreffe et des administrations publiques data.gouv.fr.

Contrat Infonet Pro
Accès illimité à tous les services
3 € HT
le premier mois
puis 99 € HT par mois
engagement 24 mois
  • Tous les filtres de recherche
  • Toutes les colonnes du listing
  • Tous les ratios bancaires
  • Tous les modules d’analyse
  • Tous les documents premium
  • Toutes les options import/export
Avis Vérifiés
Basé sur 607 avis
4.6/5
EXCELLENT
MOYEN
MAUVAIS
Les avis sont collectés par la société tierce Avis vérifiés. Ils sont affichés par ordre décroissant de date et proviennent des utilisateurs du site infonet.fr et sans aucune contrepartie. En savoir plus.

Maximiser la trésorerie douanière grâce à une gestion pointue du numéro EORI

La dimension financière des opérations d’import-export demeure un enjeu stratégique majeur pour les entreprises cherchant à optimiser leur fonds de roulement et à sécuriser leur trésorerie. En Europe, les droits de douane, la TVA à l’importation et les autres taxes assimilées peuvent représenter jusqu’à 15 % de la valeur CAF (coût, assurance, fret) des marchandises, impactant immédiatement les besoins en trésorerie. À cela s’ajoutent les cautions bancaires, garanties globales ou garanties spécifiques exigées par les autorités douanières, qui immobilisent des lignes de crédit souvent précieuses pour le financement des stocks ou des investissements industriels. Dans un contexte économique marqué par la remontée des taux d’intérêt et les contraintes accrues sur les facilités de paiement, les entreprises doivent impérativement maîtriser chaque détail de leur chaîne douanière pour dégager du cash et préserver leur compétitivité sur les marchés internationaux.

Au cœur de cette optimisation se trouve le numéro EORI (Economic Operators Registration and Identification), véritable clé d’accès aux procédures douanières et aux mécanismes financiers mis en place par les autorités. Au-delà de son rôle d’identifiant unique, l’EORI permet de bénéficier de régimes simplifiés, de paiements différés et de garanties centralisées, à condition de mettre en place une gestion rigoureuse et coordonnée de cet actif immatériel. L’objectif de cet article est de démontrer, à travers un panorama complet et des retours d’expérience concrets, comment une stratégie fine de structuration et d’exploitation du parc EORI peut générer des gains de trésorerie significatifs, réduire les risques de blocage administratif et améliorer la performance opérationnelle à l’import-export.

Contexte et enjeux de la trésorerie douanière

Poids des droits et taxes sur la trésorerie

Les droits de douane, calculés sur la valeur CAF des marchandises, peuvent varier de quelques pourcents à plus de 20 % selon le code tarifaire et le pays d’origine, générant des sorties de trésorerie immédiates. À ces droits s’ajoute la TVA à l’importation, dont le taux peut osciller entre 5,5 % et 20 % en France, pénalisant encore davantage les flux de trésorerie. Les entreprises qui ne disposent pas de facilités de paiement différé ou de dispositifs de dégrèvement automatique se trouvent généralement contraintes de régler l’ensemble de ces sommes au comptant auprès du Trésor public, ce qui alourdit considérablement le besoin en fonds de roulement (BFR). En pratique, un importateur qui réalise pour 1 M€ d’achats mensuels peut immobiliser près de 150 000 € pendant 60 jours, soit un accroissement non négligeable de ses besoins de financement.

Pression sur la liquidité et garanties

Outre le paiement comptant, les autorités douanières exigent souvent des garanties pour couvrir les droits et taxes différés, notamment via des cautions bancaires ou des garanties globales centralisées. Ces engagements, qui peuvent atteindre plusieurs millions d’euros, sont généralement assortis de frais de dossier, de commissions annuelles pouvant aller jusqu’à 1,5 % du montant garanti et d’une immobilisation de marges de crédit au sein des établissements financiers. Ainsi, une société disposant d’une garantie globale de 2 M€ peut se voir prélever jusqu’à 30 000 € par an en frais et immobiliser 200 000 € de ligne de crédit. La pression sur la liquidité est d’autant plus forte lorsque les délais de paiement standard sont courts, entraînant un ordre de rotation des stocks et une moindre agilité face aux opportunités commerciales.

Panorama des flux et coûts douaniers

Définition des flux douaniers

Les flux douaniers se répartissent en deux grandes catégories : le paiement comptant des droits et taxes et les régimes de paiement différé, assortis ou non de garanties. Le paiement comptant implique un versement immédiat à chaque entrée de marchandises, tandis que le paiement différé permet de solder l’ensemble des opérations d’un mois ou d’un trimestre en une seule échéance. Pour bénéficier de ce dernier, l’opérateur doit obtenir un agrément douanier et fournir une caution bancaire ou une garantie globale. Le montant de la garantie dépend du profil de risque, de la fréquence des opérations et du montant moyen des droits dus. Un paramétrage rigoureux de ces flux dans les systèmes financiers et douaniers garantit la cohérence des déclarations et permet de piloter les échéances de règlement avec plus de précision.

Coûts directs et coûts cachés

Les coûts directs incluent les droits de douane, la TVA et les commissions sur garanties, mais de nombreux frais cachés viennent alourdir la facture. Les erreurs de classification tarifaire ou de pays d’origine génèrent des redressements pouvant atteindre 5 % du montant initial de la marchandise, sans compter les pénalités de 10 % à 15 % appliquées en cas de manquement. Les rejets de déclaration, les demandes de rectification et les contrôles physiques entraînent des frais de dossier et des retards de livraison qui, cumulés, pèsent sur la trésorerie. Par ailleurs, les intérêts intercalaires appliqués par les banques sur les lignes de crédit mobilisées pour les cautions augmentent les coûts financiers réels, souvent sous-estimés dans les budgets prévisionnels.

Fonctionnement et utilité du numéro EORI

Principes de l'EORI et rattachement aux entités

Le numéro EORI, attribué par les autorités douanières nationales, sert d’identifiant unique pour toutes les opérations à l’import et à l’export dans l’Union européenne. Il est lié au SIREN ou au numéro fiscal de l’entreprise et doit être complété pour chaque établissement ou filiale qui réalise des échanges internationaux. Pour les groupes multi-entités, plusieurs options existent : conserver un EORI central pour toutes les opérations ou créer des numéros distincts par entité. Chaque option a des impacts directs sur la granularité du suivi financier et sur les garanties requises. Dans les implantations extra-européennes, un EORI local peut être nécessaire, renforçant la complexité administrative et nécessitant une coordination étroite entre les équipes locales et la maison mère.

Procédures simplifiées via l'EORI

Avec un EORI bien paramétré, l’opérateur peut accéder à des procédures douanières simplifiées telles que le paiement centralisé (PCE) et le Customs Comprehensive Guarantee (CCG). Le PCE permet de regrouper tous les paiements de TVA et droits de douane sur un seul compte, évitant les opérations multiples et réduisant les coûts de saisie. Le CCG, quant à lui, offre la possibilité de couvrir l’ensemble des garanties douanières sous une seule autorisation, diminuant le nombre de cautions individuelles. Ces dispositifs fluidifient le processus, réduisent le risque d’erreur et permettent un suivi consolidé des encours douaniers, source d’informations cruciales pour la trésorerie.

Structurer efficacement son parc EORI

Regroupement vs segmentation

Le choix entre centraliser un EORI global ou segmenter plusieurs numéros doit être guidé par la taille du groupe, le volume des échanges et la stratégie de gestion des risques. Un EORI global permet de mutualiser une garantie unique, souvent plus avantageuse en termes de coût unitaire de caution, et de disposer d’un suivi consolidé. En revanche, la segmentation par filiale ou par zone géographique limite l’exposition individuelle en cas de contentieux ou de redressement. Par exemple, un groupe disposant d’un EORI unique pour cinq entités importatrices peut réduire ses frais de garantie de 20 %, mais en cas de contrôle sur l’une d’elles, l’ensemble du pool de garantie peut être gelé, impactant la trésorerie de toutes les filiales.

Critères de structuration

Plusieurs critères doivent guider la structuration du parc EORI : le volume annuel de droits acquittés, la nature des marchandises (produits à haute valeur ajoutée ou à forte rotation), la maturité douanière des entités (niveau d’autonomie et d’expérience), et le profil de risque lié aux origines et destinations des flux. L’analyse de ces éléments permet de déterminer si un numéro unique ou plusieurs numéros distincts sont plus adaptés. Un tableau de scoring interne, prenant en compte ces critères, facilite la prise de décision et assure une harmonisation des pratiques au sein du groupe, tout en optimisant les coûts de garantie et les délais de traitement douanier.

Gouvernance interne

La mise en place d’une politique claire de création, modification et suppression des numéros EORI est essentielle pour éviter les doublons, les erreurs de rattachement et les pertes de droits. Un comité de pilotage doublant les compétences douane, finance et juridique doit valider chaque demande, en s’appuyant sur un workflow électronique intégré au système ERP. Des procédures de contrôle périodique, tels qu’un audit semestriel, garantissent que les numéros inactifs sont clôturés et que les données restent à jour. Cette gouvernance interne contribue à sécuriser la gestion des garanties, à maîtriser les encours et à prévenir les blocages administratifs.

Processus et outils pour une gestion fluide

Paramétrage ERP et workflows douane

Une intégration réussie du numéro EORI dans l’ERP et dans les logiciels de transport et de douane permet de générer automatiquement les dossiers nécessaires et de relier chaque transaction import/export à la bonne entité juridique. Les workflows d’autorisation de paiement, configurés avec des seuils et des approbations multi-acteurs, garantissent que les règlementations douanières sont respectées avant tout décaissement. Cela évite les oublis de déclaration et les paiements erronés. Par exemple, une entreprise qui a mis en place un système d’alerte interne dès que 80 % de sa ligne de paiement différé est utilisée a pu réduire ses incidents de non-paiement de 40 % en un an.

Interfaces douanières et suivi ICS2

La phase 4 du projet ICS2 (Import Control System 2) impose aux opérateurs de transmettre les données en amont des cargaisons. Des interfaces automatisées entre l’ERP et les portails douaniers nationaux garantissent un échange d’informations fiable et sécurisé via API. Le suivi en temps réel des statuts – agrément, scanning, libération des marchandises – influence directement les besoins de trésorerie, car chaque jour de retard peut engendrer des coûts de stockage et de pénalité. Les outils de business intelligence intégrés aux plateformes douanières permettent de visualiser les encours par EORI, d’anticiper les échéances et d’ajuster les lignes de garantie en temps voulu.

Automatisation des alertes

La définition de seuils d’alerte dans le système d’information est un levier crucial pour maîtriser les risques. Lorsqu’une autorisation de paiement différé atteint 90 % de sa capacité ou qu’une garantie approche de son plafond, des notifications automatiques sont envoyées aux responsables douane, trésorerie et management. Ces alertes peuvent prendre la forme de messages dans l’ERP, d’emails ou de SMS, et être paramétrées selon la criticité des entités. En instaurant une veille permanente sur l’utilisation des lignes de crédit douane, l’entreprise réduit significativement le risque de blocage de ses marchandises et peut réagir immédiatement pour reconstituer ou ajuster ses garanties.

Stratégies avancées d’optimisation

Négociation des délais de paiement

La négociation directe avec les autorités douanières pour obtenir des délais de paiement sur mesure repose sur la qualité du profil EORI, sur le volume d’affaires et sur la rigueur historique en matière de conformité. Les entreprises affichant un taux d’erreur inférieur à 0,5 % et un taux de régularisation en deçà de 1 % peuvent prétendre à des délais de 60 à 90 jours, voire à un report gratuit des intérêts intercalaires. Certains contrats-cadres, conclus au niveau régional ou national, offrent la possibilité d’étendre ces délais en fonction des périodes de pic d’activité pour fluidifier le cycle de trésorerie. Un tel dispositif, lorsque bien négocié, peut libérer des centaines de milliers d’euros de liquidités.

Mutualisation et substitution de garanties

La mise en place d’une garantie globale, couvrant l’ensemble des filiales d’un groupe, génère des économies d’échelle et simplifie la gestion administrative. Il est également possible de substituer une partie de cette garantie par des instruments financiers tels que des lettres de crédit standby émises par des banques de premier rang. Par exemple, un groupe industriel ayant mutualisé 5 M€ de garantie sur ses cinq entités a pu réduire ses frais annuels de garantie de 25 %, tout en diversifiant ses sources de financement. Le pooling de garanties permet une réallocation de la marge de crédit libérée vers des projets à plus forte création de valeur.

Gestion proactive des crédits et remboursements

Le suivi régulier des trop-versés douane et des crédits de TVA à l’import est un levier efficace pour récupérer des sommes importantes. Certaines entreprises interrogent périodiquement les services douaniers et fiscaux pour obtenir des remboursements anticipés, notamment sur des codes tarifaires complexes ou sur des suspensions de droits en amont. Une consolidation trimestrielle des positions douanières, associée à des demandes de remboursement standardisées, peut générer des retours de trésorerie de l’ordre de 1 % à 2 % du CA import mensuel. La clé réside dans la formalisation d’un processus interne diligent et dans le respect des délais légaux de dépôt des demandes.

Illustrations pratiques et retours d’expérience

Cas d’une PME agroalimentaire

Une PME française spécialisée dans l’export de produits agroalimentaires a opté pour un EORI unique couvrant l’ensemble de ses implantations européennes. Après avoir obtenu un agrément pour le paiement différé de 60 jours et mis en place une garantie globale de 500 000 €, elle a constaté une diminution de 30 % de son besoin en fonds de roulement douane. Grâce à une automatisation des flux ECS (Export Control System) et ICS2, elle a réduit de 50 % les rejets de déclaration et a pu réinvestir 120 000 € d’économies dans son développement commercial au Moyen-Orient. Le projet a été mené en six mois, avec un retour sur investissement estimé à 8 % du volume d’affaires annuel.

Cas d’un groupe industriel européen

Un groupe industriel présent dans dix pays de l’Union européenne a choisi de segmenter son parc EORI par centre de profit et par type d’activité. Chaque entité bénéficie désormais d’une garantie adaptée à son profil, tandis qu’une garantie cadre globale de 3 M€ couvre les risques résiduels. Cette stratégie a permis de réduire de 40 % le montant total des garanties et d’abaisser les commissions bancaires de 35 %. La gouvernance centralisée, via un comité trimestriel douane-trésorerie, assure un suivi permanent des encours et une réallocation rapide des garanties en fonction des fluctuations de la charge opérationnelle.

Bonnes pratiques et recommandations clés

Pour structurer et sécuriser efficacement la trésorerie douanière, il est essentiel de définir des processus clairs, d’assurer une coordination multiservices et de maintenir une veille réglementaire constante. La mise en place d’indicateurs de suivi, la réalisation d’audits réguliers et l’utilisation d’outils de pilotage automatisés permettent d’anticiper les besoins de liquidité et de prévenir les incidents de paiement. Ci-dessous, quatre recommandations clés pour consolider votre gestion du numéro EORI et optimiser vos garanties douanières :

Perspectives et leviers pour demain

La digitalisation des procédures douanières, l’émergence de la blockchain et l’intelligence artificielle offrent de nouveaux leviers pour renforcer la transparence et l’efficience de la trésorerie douanière. Des projets pilotes explorent déjà l’usage de registres distribués pour garantir l’authenticité des déclarations et automatiser la validation des paiements via smart contracts. Les autorités douanières européennes, engagées dans le programme « Douanes 4.0 », prévoient le déploiement d’API ouvertes pour faciliter l’interconnexion des systèmes ERP et optimiser le traitement des opérations en temps réel. La maturité croissante des technologies permettra bientôt de passer d’un suivi rétrospectif à une gestion prédictive des encours, limitant d’autant les besoins en garanties et les coûts financiers associés.

Pour les entreprises souhaitant anticiper ces évolutions, il est impératif de consolider dès aujourd’hui une base de données EORI fiable, de standardiser les processus internes et d’investir dans des outils de pilotage collaboratifs. Une feuille de route détaillée, incluant la cartographie des flux, la segmentations des numéros EORI et la mise en place de KPIs douane, constitue un socle solide pour aborder la prochaine phase de transformation digitale. En tirant parti des bonnes pratiques établies et en s’appuyant sur des partenariats experts, chaque acteur peut franchir un nouveau palier d’efficacité et transformer la gestion de sa trésorerie douanière en un avantage concurrentiel durable.

Pour en savoir plus sur le numéro EORI